Connaissez-vous LASTMAN ? Hybride entre le manga, le comic-book et la BD, cette oeuvre en cours de parution est le fruit de la collaboration entre Bastien Vivès, Balak et Michaël Sanlaville. Mais pourquoi parler lecture sur un site de jeux vidéo ? Tout simplement parce que le transmédia se généralise et que la société française Piranaking (cocorico !) à développé LASTFIGHT, un jeu de combat inspiré par les aventures des héros de papier, en étroite collaboration avec les auteurs de l'oeuvre d'origine. Mais pour quel résultat ? Après le PC, voici cette fois le test de la version PS4.
Et cette version PS4 ?
Plusieurs mois après sa sortie sur PC, LASTFIGHT débarque enfin sur PS4 et Xbox One, pour permettre aux consoleux de goûter aux joies de l'administration de grosses mandales entre potes. J'ai pu tester la version dédiée à la console de Sony, et pour fêter cette nouvelle arrivée, le jeu à bénéficié d'une belle mise à jour, aussi disponible pour les pcéistes. Au niveau technique, LASTFIGHT se montre à la hauteur de la version sur ordinateur, avec des graphismes certes moyens, mais qui tournent sans problème sur nos machines de salon. C'est dans les modes de jeu qu'il va falloir aller chercher les nouveautés ! En plus des classiques Histoire et Versus, viennent s'ajouter un Survival, mais aussi un simulacre de mode en ligne classé, uniquement contre l'intelligence artificielle, où votre but sera d'améliorer votre rang en enchaînant les combats. Autre ajout bien fun : le mode Flipper, où le seul moyen d'enlever les points de vie de votre adversaire sera de lui projeter dans les dents le seul objet disponible sur la carte pour les 4 joueurs : une balle géante !
Ces ajouts viennent gonfler la durée de vie assez chiche de la version d'origine, et mes prières ont été exaucées, puisqu'un mode « Chacun pour soi », en 4 contre 4, fait lui aussi son apparition, pour des combats plus injustes, disputés et funs que jamais ! On regrettera en revanche toujours l'absence de mode en ligne pour jouer à distance avec ses amis. Si vous n'avez pas eu l'occasion de vous essayer au jeu sur PC, ces versions consoles s'avèrent une bonne alternative pour enfin découvrir ce jeu français, qui est véritablement un de mes petit coup de coeur en cette année 2016, et ce, malgré ses quelques défauts. Si vous êtes nostalgiques de Power Stone, foncez !
Ci-dessous la version originelle du test sur PC, publiée en mai 2016
Quand on lance le jeu pour la première fois, c'est un souvenir vieux de plus de 15 ans, datant de l'époque Dreamcast, qui refait surface : Power Stone ! Fortement axé multijoueur, le titre de Capcom à très certainement influencé les développeurs français de LASTFIGHT dans leur quête de la réalisation d'un jeu de baston le plus fun possible. Arènes délirantes emplies de pièges et d'éléments de décors à s'envoyer joyeusement dans la face et combattants excentriques ayant chacun leur propre style de combat sont au joyeux programme de ce titre sorti sur PC le 19 mai, qui devrait aussi débarquer sur les consoles de 8e génération d'ici peu.
Mise en abyme
Dans le tome 4 de la BD, on découvre que Richard Aldana à été au coeur d'une adaptation vidéoludique de ses propres aventures. Et c'est ce jeu que l'équipe de Piranaking à voulu retranscrire sous forme jouable. Le pitch de départ du mode histoire est donc assez limité et donnera lieu, après un choix entre les deux protagonistes principaux, à 8 combats contre l'IA entrecoupés de mini-saynètes complètement barrées ou Richard va tenter de sauver Tomie, sa dulcinée, en écumant la ville de Paxtown à la façon d'un mode arcade de jeu de baston classique.
C'est ici que l'on va faire ses premières gammes et découvrir le gameplay, assez basique en apparence, avec un coup, une attaque puissante, une choppe, une protection, un saut et un dash. Cette simplicité est en vérité une façade, car en creusant un minimum, on se rend assez vite compte que LASTFIGHT propose tout de même son lot de subtilités, telles le « Just Guard », le « Just Dash » ou encore la possibilité d'attraper au vol un objet qui nous aurait été envoyé (enfin, plutôt « balancé dans la face »). Et il va vite falloir apprendre à maîtriser ce raffinement des commandes, sous peine de se faire envoyer ad patres à de nombres reprises par l'IA du jeu, plus que retorse et qui ne se gêne pas pour exploiter tous les aspects de ce gameplay en forme classique de «pierre-feuille-ciseau ».
On profitera aussi de ce premier contact pour découvrir les différents combattants, dont les deux héros, assez basiques, mais aussi les huit autres qui possèdent chacun un style propre, avec des attaques plus ou moins vicieuses, voire déloyales, selon le personnage. Il sera assez difficile de parler d'équilibrage ici, mais ce genre de titre étant avant tout destiné à procurer une bonne dose de fun, on lui pardonnera aisément. Au fil des combats, on voyagera aussi dans les 8 arènes, qui sont, il faut le dire, assez inégales en termes de possibilités. Selon le lieu, on pourra ramasser des objets aux comportements différents (le Bazooka dans la tour, le poisson dans les sources chaudes, une armoire dans la salle de boxe...), mais aussi des items qui vont permettre une transformation en monstre au premier joueur qui en récupérera trois. Au nombre de quatre et spécifiques au stage, donnant un avantage certain à celui qui arrive à réunir le précieux sésame, ces altérations physiques s'accompagnent de nouvelles attaques spectaculaires et douloureuses pour le combattant qui en subit les effets.
Malheureusement, au niveau des pièges disséminés sur la map, c'est le grand écart. Celui du crash d'avion voit un réacteur en fin de vie s'activer de temps en temps pour faire voler tous les joueurs présents, celui nommé « Uncharted » dévoile une statue antique qui crache des flammes et transforme l'arène en véritable « danmaku »... Mais le niveau de la plage par exemple, malgré la mer, est en sécheresse totale d'objets à s'envoyer en pleine poire.
Une fois le scénario bouclé, assez rapidement il faut bien le dire (Comptez environ une heure pour en voir le bout avec les deux héros) il va être temps de s'intéresser aux autres modes que LASTFIGHT a à offrir. Et bien que l'action ne se situe pas dans la Grèce de ces dernières années, c'est l'austérité la plus totale.
Brouillon local.
Sur l'écran de sélection, en dehors du mode histoire et d'une page « collection », on ne retrouvera que le seul et unique « Versus » ! Pas de tuto (enfin si, avec des écrans fixes, dans les menus), pas de training, pas d'aventure, de survival, rien, nada ! Pas grave me direz-vous, ce qu'on veut avec un jeu du genre, c'est se jeter de grosses beignes entre amis ! Parlons donc du Versus, qui lui aussi peut faire râler : ce dernier se contente en effet d'un mode local, sans possibilité d'affronter d'autres joueurs en ligne !
En même temps, ce titre n'est il pas destiné à être joué en soirée, avec ses amis sur le canapé, autour d'une bonne bière ? Oui, clairement. Et de ce point de vue, le contrat est rempli : vous allez pouvoir vous envoyer d'égayantes mandales et des frigos à travers la tronche dans un heureux bazar organisé procurant moult éclats de joie qui vont faire râler les voisins. L'action n'en reste pas moins assez brouillonne une fois les 4 joueurs en lice, mais après tout, savoir s'en tirer dans ces conditions, avec des explosions qui vont couvrir tout l'écran et empêcher d'avoir une bonne lisibilité, fait aussi partie de ce sport ci particulier qu'est le "Power Stone Like". On regrettera juste l'absence d'un mode "chacun pour soi", qui aurait encore ajouté une bonne dose d'injustice, de cris, de sueur et de franche rigolade au bouzin.
Ce LASTFIGHT se montre donc assez capricieux en termes de contenu, mais dispose d'une très solide direction artistique. Sous la houlette de Bastien Vivès, le roster est original, diversifié et décalé, avec des membres féminins à la plastique plus que séduisante, le tout associé à une charte graphique solide, barrée, travaillée et, il faut le dire, assez stylée. Sans oublier un humour omniprésent, et des références à la publicité, aux films, à la BD, le tout coincé dans les années 80/90 franco-françaises ! On retrouve même de la variété avec un clin d'oeil à « début de soirée » ! Et sans comparaison aucune avec le dernier groupe cité, la partie musicale du titre est assurée par le talentueux 2080, qui vient poser sa patte sur l'ensemble. Ajoutez à cela une technique solide, avec des modèles 3D bien animés, convaincants et dans l'esprit visuel du titre, dans des stages eux aussi bariolés et bien réalisés. Un aspect du jeu plus que maîtrisé, qui constitue un de ses gros points forts.